Né le 19 novembre 1883, Jules-Henri Prevel a été mobilisé en 1914 et incorporé au 119è régiment d'infanterie.Il a participé à toute la campagne de la bataille de Verdun,notamment du côté de Douaumont,nous a dit Gaston,son fils aîné qui réside au hameau d'Arpent.
Jules a eu la chance d’échapper au carnage que l’on sait et a retrouvé les siens en 1918 à la cessation des hostilités.
Où les choses deviennent curieuses,c’est qu’en plus de son barda il a ramené du front un souvenir,ce magnifique casque prussien que son arrière-arrière petit-fils,Alexandre,appelle le «Casque magique».Elève de CM1,il nous en parle en ces termes.« Bonjour à tous!Bon,je me doute déjà un peu que vous allez trouver ça un peu bizarre,mais voilà,je me présente:je suis un casque.Pas un casque de moto,non,non,mais un casque de protection pour les soldats.Oui je suis un genre de casque magique et j’ai plein de choses à vous dire.Pour les enfants qui m’ont peut-être déjà vu,à l’école en bas de cette vitrine avec ces vieilles pierres préhistoriques,vous pensiez peut-être que j’avais toujours été là ? Non, mais ça ne va pas non ! Je vais vous raconter mon histoire.
D’abord j’ai été porté par un soldat allemand de la première guerre mondiale.Mais ce soldat qui me portait est mort à cause d’un fusil de Français.Ils ne sont pas gentils ces Français ;enfin ceux qui sont obligés de faire la guerre.
Vous avez vu ma pointe ?Elle servait à protéger les soldats des coups de sabre de la cavalerie.C’est un Français qui m’a récupéré.Il s’appelait Jules Prevel. En rentrant de la guerre,il me donna à son fils,Gaston Prevel.Puis quand il mourut (en 1949) Gaston me mit dans son grenier. Puis quand il vieillit il devint pépé de plusieurs enfants,dont un,Alexandre à qui il me donna.Comme Alexandre est un petit curieux,il m’a emmené à l’école pour me montrer.Ils étaient contents les enfants!Vous imaginez,les seuls trésors historiques qu’ils avaient dans cette école étaient des pierres préhistoriques.Alors un beau casque comme moi, qui a fait la guerre, qui témoigne d’une époque du passé, c’est vrai que je suis important! Tellement important que son maître lui a proposé de me mettre dans la vitrine avec les pierres. Moi j’étais contre,mais lui, il a dit oui ! Finalement, je suis assez bien avec les pierres.Elles ne m’embêtent pas trop ! »